Scythes, ancêtres des Grecs
Les Pélasges étoient Scythes. Cette assertion peut être
démontrée par différentes preuves sans réplique, quoique les
écrivains Grecs aient singulièrement obscurci le sujet par leur
fier entêtement a vouloir que leur nation fut aborigène, ou issue
de la terre sur laquelle elle vivoit.
Il est malheureux qu'ils
n'aient pas tous partagé, a cet égard, la manière de penser du
philosophe Antisthène, qui avoit coutume de représenter aux
Athéniens, qu'une semblable réputation appartenait a des limaçons,
et non à des hommes. Mais ce qui prouve que les Pélasges étoient
Scythes, c'est qu'ils étoient venus dans la Grèce par le nord-est,
et que les Scythes occupoient toute cette partie : car nous trouvons
des établissemens de Pélasges sur l'Hellespont; et dans la
Thessalie, située au nord-est de la Grèce, il existoit une vaste
région spécialement appelée Pelasgia du temps d'Homère, et
long-temps après lui.
Trogue Pompée, dans Justin, liv. VU, ch. x,
dit expressément que les peuples de la Macédoine se nommoient
anciennement Pélasges, Strabon, liv. Vi l ,pag,222, assure que les
Thraces, sous Eumolpe, peuplèrent l'Attique de leurs colonies ; et
Hérodote donne à ces Thraces, comme on l'a vu plus haut, la
dénomination de Pélasges. Plùtarque, dans la Vie de Romulus « On
dit que les Pélasges, après avoir » erré sur la plus grande
partie de la terre, et en » avoir soumis les habitans, se fixèrent
dans la contrée dont ils avoient fait la conquête. » Cela ne
peut se rapporter qu'aux Scythes.
A la
vérité, nous ne saurions être trop en garde contre les illusions
de l'étymologie, et les erreurs qui résultent de la ressemblance
ou de l'identité des noms : car dans les anciennes chroniques et
dans les traditions, ce sont presque autant d'écueils contre
lesquels le vaisseau de l'antiquaire s'expose faire naufrage; et le
danger est si grand, qu'il vaut mieux n'en jamais approcher.
Il est
tellement convaincu que les Pélasges étaient Scythes, qu'il paroît
croire que cette opinion n'a pas besoin de preuves.
Cependant il
seroit à desirer qu'il eût insisté davantage sur un point aussi
curieux et aussi intéressant. Hérodote, Thucydide, Strabon,
affirment que les Pélasges sont venus de la Thessalie dans la
Grèce; et la Thessalie étoit anciennement regardée comme faisant
partie de la Thrace; de sorte que les Pélasges étoient Thraces,
c'est-à-dire, Scythes, Gètes ou Goths. Le mot Hellas [ou Grèce]
reçoit, des différens écrivains, différens degrés d'extension :
il en est qui, comme
Les Hellènes [ou Grecs],
dans toute la rigueur du terme, étoient les Pélasges descendus de
la Macédoine, anciennement appelée Pclasgia, selon Trogue, dans la
Grèce proprement dite. II est certain que l'Epire fut aussi habitée
par les Pélasges ; car
Denys d'Halicarnasse fait sortir d'Épire
les Pélasges d'Italie; et le célèbre oracle de Dodone, appelé
Pélasgien, étoit à l'extrémité septentrionale de l'Epire. On
sait bien que le langage de l'Epire et de la Macédoine étoit le
dialecte Dorique de la langue Grecque. Ainsi, en retranchant de
l'Hellas [ou Grèce] la Macédoine et l'Épîre, le raisonnement
demeure le même. L'ancienne Pélasgie renfermoit la Macédoine,
l'Epire, et s'étendit dans la suite à cette partie appelée dans
des temps postérieurs, Hellas [ou Grèce. Peutêtre lesThraces qui
remplissoient cette Chersonèse, furent-ils nommés Pélasges par
leurs frères du nord, parce que, de tous côtés, ils étoient
environnés par la mer [pelagos], excepté au nord.
Mais, comme
il est aujourd'hui généralement convenu parmi les savans, que les
Pélasges et les Hellènes ne formoient qu'un seul et même peuple
sous deux dénominations différentes.
Nous allons faire voir que
les Hellènes, d'abord appelés Pélasges, étaient Scythes. Ceux
qui desireront plus de renseignemens sur les Pélasges, pourront
consulter Geinoz, Fréret, et autres auteurs.
Les Hellènes étoient
Scythes. La mythologie même suffiroit pour persuader de cette
vérité; car on sait très-bien qu'Hellen, regardé comme le père
du nom Hellénique, étoit le fils de Deucalion ; et Lucien, De deâ
Syrâ, p. 882, édit. Benedict. 161o, vol. il, dit expressément que
Deucalion étoit Scythe: « Deucalion le Scythe, du temps duquel
arriva le » grand déluge.» Deucalion étoit fils de Prométhée"
Prométhée étoit Roi des Scythes.
Les Titans, ou famille des
dieux, suivant les mythologistes Grecs, étoient de Scythie.
Les
hymnes attribués à Orphée, qui sont anciens, quoiqu'ils ne lui
appartiennent pas, donnent expressément aux Titans la qualification
Scyhtes ancêtres des Grecs. Mais laissant là la mythologie, qui se
place aussi loin de l'histoire que la fable de la vérité, marchons
sur une base plus assurée. Thucydide, Ih. I, ch. 28, est un garant
incontestable que les Hellènes furent originairement une petite
tribu de la Thessalie; et son témoignage est confirmé par Hérodote
et Strabon. II est certain que les Thessaliens étoient Thraces ;
car Thucydide, liv. II, ch. 2p, nous apprend que les Thraces
s'étendoient jusqu'à la Phocide.
Strabon appelle Thraces les
Athéniens que'Hérodote nomme Pélasges de la Thessalie, contrée
située entre la Thrace et l'Attique. Eusèbe, p. 7, et le Chronicon
Paschale, pag. 4o, désignent les Ioniens comme Scythes. Epiphane,
liv. I, p. 6 de son ouvrage contre l'hérésie, dit que tous les
peuples au sud de l'HelIespont, c'est-à-dire, les Macédoniens et
les Grecs, étoient Scythes.
La langue et les mœurs de tout
l'Hellas, depuis la Thrace jusqu'à la mer d'Ionie, étoient celles
des Thraces, des Scythes, des Gètes, des Goths.
Hérodote avoue son incertitude concernant la langue que
parlaient les Pélasges. D'après certaines indications, il croit
cependant qu’ils parlaient une langue barbare. On sait que, par le
nom de barbares, les Grecs désignaient particulièrement les
peuples de la Scythie, de la Perse, et en général les nations
asiatiques.
Hérodote ajoute : « Or, si tel était l'idiomc de a
toute la nation, il s'ensuit que les Athéniens , Pélasges
d'origine, oubliéu rent leur langue en devenant Hellènes , et
qu’ils apprirent celle de ce der«nier peuple (6). » Le père de’
l'histoire se trompe a cet égard; car les Indo-Scythes, ancêtres
des Pélasges, et les Scythes du Caucase et des bords de la mer
Caspienne, souche des Hellènes, avaient la même origine, et
conséquemment leurs langues n'étaient pas tellement "sans
rapports, que les Athéniens fussent obligés d'oublier absolument’
l'une pour apprendre l'autre. Il y avait sans doute plus d'éléments
des langues sémitiques dans la langue des Scythes caucasicns que
dans celle des Pélasges ; cependant celle-ci n'en était pas
dépourvue; car les colonies égyptiennes et phéniciennes , qui
s'étaient fixées dans la Grèce antérieurement aux Hellènes,
avaient dû y introduire des modifications.
En ce qui concerne les Hellènes, il est certain qu'ils étaient
Scythes caucasiens.
D'autre part, que ces mêmes Goths, Gètes ou Scythes, après
avoir passé ‘le Danube, aient peuplé la Germanie, et plus tard
aient vaincu les Romains, cela est constaté par le témoignage de
quelques-uns des historiens byzantins les plus estimés , notamment
par ce passage de Georges le Syn-celle : « Lorsqu'un grand nombre
de Scythes, qui sont appelés Goths, eu‘« rent passé le fleuve
Ister (aujourd'hui le Danube), au temps de Décius, u ils
ravagèrent. l'empire romain (4). » Ammien Marcellin appelle aussi
ces peuples Scylhiæ gcntes, dans le récit de la mort du même
empereur, qui ‘périt dans une bataille contre les Goths, ou Gètes
(5).
Enfin, que ce soient ces Gètes, Goths, ou Scythes, venus des
contrées voisines de la mer Noire, auxquels on a donné le nom de
Germains, cela est de toute évidence par un grand nombre de faits
et de témoignages antiques, entre lesquels nous: choisissons
ceux-ci.
Dans les Dits mémorables de Socrate, écrits par Xénophon
environ quatre cents ans avant l'ère chrétienne, on lit :
«Les
Scythes dominent en Europe (6). Un passage de Pline est plus
décisif encore; le voici : Le nom de Scylhes est partout ‘«
changé en ceux de Sarmates et de Germains; et l'ancienne
dénomination « n'est restée qu'aux peuplades les plus éloignées
, lesquelles sont presque inconnues au reste des morteles.
Par John Pinkenton; Scyhtes ancêtres des Grecs ?
Source:
1.) books.google.frFrançois-Joseph Fétis - 1869 - 1497 pages
*Le père de' l'histoire se trompe a cet égard; car les
Indo-Scythes, ancêtres des Pélasges, et les
Scythes du Caucase et des bords de la mer Caspienne, souche
des Hellènes, avaient la même origine, et conséquemment leurs
langues ...
2. books.google.frSimon Pelloutier, Chiniac de La Bastide - 1771
*De ces raisonnemens enfin on nous laisse à conclure que ces mots
étoient des restes de la Langue des anciens Pélasges ,
restes qui prouvent qu'elle étoit la même que celle des Scythes
ou Celtes ; & par conséquent, &c.
Pélasges étaient Scythes d'origine; la
seconde, qu'ils sortirent de la Thrace pour envahir la Grèce , et
que les Grecs sont Pélasges, et par conséquent Scythes
d'origine
Université de Besançon - 1986 - 607 pages
"... perché ai tempi dell'alleanza proprio con
gli Sciti, si era abituato all'usa barbaro di bere il vino
puro. 17. ... Esemplare il caso del rapimento da
parte dei Pelasgi delle donne che festeggiavano a Brauron :
cfr. HDT., VI 138. 24."
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